En qualité de membre de l’observatoire de la sensibilité, nous travaillons sur la thématique “travail et haute sensibilité”. Avec mon parcours et mes expériences, j’avais envie de dézinguer le mythe de “l’hypersensible gentil” qui ne serait pas capable de se révéler à un poste de manager ou leader en entreprise. J’interviens à 37min 30 de cette table ronde avec mes chères collègues. Nous nous sommes fait un réel plaisir à démonter des mythes qui ont encore la peau dure et nous mettent dans des cases.
Dans un monde souvent régi par des modèles de leadership traditionnels, où la performance et le contrôle prennent le pas sur l’humain, émerge une nouvelle voie : celle du leadership sensible. Ce concept, bien plus qu’une mode, incarne une révolution douce mais profonde, à la fois ancrée dans la connaissance de soi et dans une connexion authentique avec les autres.
Lorsque l’on sait capter les nuances de son équipe, percevoir les émotions et transformer des tensions en opportunités de création, le leader sensible n’est pas guidé par l’égo ou la compétition, mais par un profond respect de l’émancipation et le développement de chacun. C’est dans cette recherche d’équilibre qu’il permet la transformation des équipes. Il n’a plus besoin de se cacher, de contrôler ses émotions, de se blinder. il a le devoir d’avancer avec ce qu’il dégage, s’autoriser à être ce qu’il est de manière subjective avec les autres.
Longtemps considérée comme une faiblesse dans l’univers professionnel, la sensibilité est aujourd’hui reconnue comme une force inédite. Les leaders sensibles possèdent cette capacité rare de s’adapter, de ressentir et de comprendre les besoins à la fois explicites et implicites de leur environnement. Ils savent qu’une décision rationnelle ne suffit pas toujours et que l’intuition, même si elle ne s’explique pas, peut ouvrir des horizons insoupçonnés.
Il ne s’agit pas ici de se laisser déborder par ses émotions ou celles des autres. Au contraire, le leadership sensible repose sur une maîtrise subtile : accueillir, comprendre, et transformer ces émotions en levier d’action. C’est cette alchimie qui permet de fédérer, d’inspirer, et de conduire le changement.
Dès lors que le leader sensible s’accepte, il est capable d’avancer avec cette posture différente de ce que la norme lui propose
La connaissance de soi
Conscient de ses forces et de ses limites, le leader sensible sait s’ancrer pour ne pas être emporté par les vents contraires. Cette introspection régulière nourrit son authenticité.
Faire confiance à son ressenti, c’est souvent voir là où les autres ne regardent pas. Les leaders sensibles intègrent cette dimension intuitive pour prendre des décisions audacieuses et alignées. Ils possèdent une conscience intuitive du collectif.
En valorisant la collaboration et la transparence, le leadership sensible fait grandir l’intelligence collective. Il ne cherche pas à dominer, mais à co-construire.
En observant et en faisant confiance au temps, il avance. Il n’a pas besoin de se précipiter dans sa prise de décision car il intègre progressivement la vision globale nécessaire au management des organisations. On lui reproche parfois de ne pas trancher et de ne pas prendre de décision rapidement. Mais en fait il est endurant, il sait que les choses se font; il a la FOI et s’autorise à prendre le temps nécessaire lorsqu’il faut trancher.
Un besoin constant d’innover, ils inspirent leur équipe. Ils apportent également une grande souplesse et flexibilité pour avancer. Ils sont profondément optimistes et menés par une vision humaniste de leur travail.
Le leader sensible est guidé par la bienveillance et la sincérité, des moteurs essentiels pour établir des relations de confiance et inspirer les autres. Le leader sensible rejette les jeux psychologiques et favorise des relations authentiques en responsabilisant les autres..
Ce trait, parfois perçu comme un manque de confiance, est en réalité une force. En acceptant ses doutes, le leader sensible s’améliore constamment, s’adapte avec souplesse aux imprévus, et montre une résilience exceptionnelle face aux défis.
Grâce à son approche introspective et à sa flexibilité, il est capable d’un investissement durable et d’une grande capacité de travail sans s’effondrer.
L’acceptation de sa sensibilité lui confère une stabilité émotionnelle. Cette posture lui permet de rester lucide face à ceux qui tentent de le déstabiliser, il s’assume !
Dans un monde en perpétuel mouvement, où les crises se succèdent et redéfinissent nos repères, les modèles de leadership classiques montrent leurs limites. Le leadership sensible apporte une réponse adaptée aux enjeux actuels :
Oser embrasser sa sensibilité, c’est décider de faire différemment, de montrer qu’il est possible de réussir sans écraser, d’inspirer sans imposer. Le leader sensible change les règles en prouvant que l’émotion et l’intuition sont des forces motrices extraordinaires.
Alors, si vous hésitez encore à révéler votre leadership sensible, souvenez-vous : le monde a besoin de votre singularité.
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